Crise sanitaire : déclaration commune de la région et des partenaires sociaux pour un dialogue social actif et constructif

Avec le Conseil régional d’Île-de-France et les représentants régionaux des partenaires sociaux, la CFDT  Île-de-France a signé une déclaration commune en faveur d’un dialogue social actif et constructif. La sortie de crise ne se fera que par une démocratie sociale rénovée !

« En cette période extrêmement difficile de confinement et d’urgence sanitaire liée à la crise du Covid-19, le maintien d’un dialogue social permanent, actif et constructif constitue, plus que jamais, une nécessité impérieuse dans notre pays. Alors que le contexte actuel, totalement inédit, remet en question nos modes de travail et d’organisation les plus élémentaires, nous considérons, pour faire écho à la déclaration commune publiée par les partenaires sociaux nationaux du 19 mars dernier qui soulignait « le rôle essentiel du dialogue social et de la négociation collective », qu’à tous les niveaux, local comme national, il serait dangereux de mettre le dialogue social entre parenthèses.

A ce titre, nous veillerons à ce que les ordonnances dérogatoires au code du travail actuellement prises par le Gouvernement, aussi légitimes qu’elles puissent être en période de « guerre sanitaire », conservent leur caractère exceptionnel et limité dans le temps, et ne soient pas synonymes de mise à l’écart, aujourd’hui comme demain, des partenaires sociaux.

Dans le contexte de crise actuelle, nous souhaitons affirmer notre pleine et entière détermination à poursuivre un dialogue social riche et apaisé pour garantir la nécessaire protection des salariés et la préservation de leur santé et de leur sécurité. La Région Ile-de-France, première région économique d’Europe, est forte de plus d’un million d’entreprises dans lesquelles les partenaires sociaux jouent un rôle central de régulation sociale. Le Conseil régional d’Ile-de-France, quant à lui, construit depuis 2016 une politique pionnière en faveur d’un dialogue social riche et constructif, avec comme pierre angulaire la Charte de reconnaissance du parcours syndical. Ainsi, le Conseil régional, avec les acteurs économiques et sociaux, aura la volonté dans cette période de crise d’agir encore davantage en termes de développement économique, de sécurisation des parcours, de formation professionnelle et d’orientation au sein des bassins d’emploi où le dialogue social territorial doit permettre d’accompagner les territoires et les secteurs les touchés par la crise.

A la crise sanitaire actuelle risque de succéder une crise économique d’une très grande ampleur, « la pire depuis la Grande Dépression de 1929 » selon le FMI. L’après-crise doit donc se préparer dès aujourd’hui. La tentation du repli sur soi, l’attrait du pouvoir vertical et de l’autoritarisme, soi-disant mieux armés pour lutter contre la pandémie actuelle, sont autant de menaces directes à notre modèle de démocratie sociale. Il est indispensable, à cet égard, d’affirmer haut et fort le rôle central que devront jouer à l’issue de cette crise l’ensemble des corps intermédiaires, en premier lieu les partenaires sociaux, acteurs centraux de la démocratie sociale, ainsi que les élus locaux, acteurs essentiels de la démocratie locale. La relance économique nécessitera des compromis et des efforts qui soient équitables pour chacun. En cela, de la qualité du dialogue social dépendra la qualité de la reprise économique. L’après-crise ouvrira un monde nouveau, où la nécessité de « produire local » et le désir de proximité des citoyens seront toujours plus prégnants. La Région a tous les atouts pour mener à bien une politique de réindustrialisation intelligente, compatible avec la nécessaire prise en compte des enjeux environnementaux, à condition que les entreprises tirent profit de cette crise pour entrer de plain-pied dans l’entreprise et l’industrie 4.0 (Internet des objets, smart grids, impression 3D…).

La proximité sera un enjeu primordial, tant pour les citoyens, qui attendent de la démocratie locale et sociale qu’elle soit porteuse de solutions et de résultats, que pour le consommateur, à travers la valorisation des circuits courts. Ainsi, lorsqu’il sera mis un terme à la période exceptionnelle d’urgence sanitaire que nous vivons actuellement, le rebond économique attendu ne pourra se faire sans une relance efficace, pérenne et forte du dialogue social. En Région Île-de-France, nous y veillerons particulièrement, car il ne peut y avoir de reprise économique durable sans un dialogue social riche et constructif. »