Pour la section CFDT de la Métropole Rouen Normandie, la crise du coronavirus a été l’occasion de réaffirmer l’importance du dialogue social. Avec succès.
Garder le cap : ainsi pourrait être définie l’attitude de la section CFDT de la Métropole Rouen Normandie tout au long de la crise sanitaire liée au Covid-19. Bien sûr, la période a été compliquée ; et l’annonce du confinement, déstabilisante. « Mais nous avons tout de suite tenu à maintenir l’activité syndicale », souligne Boris Huignard, secrétaire de la section. Résolue, l’équipe se met vite à l’utilisation des nouveaux outils de visioconférence afin de poursuivre son travail syndical confiné mais très actif. « Il a fallu quelques jours pour s’organiser, s’adapter, mais on s’y est vite mis », note Ingrid Ioannidis, la secrétaire adjointe de la section. D’abord pour garder le lien avec ses 135 adhérents et, plus globalement, avec l’ensemble des 2 000 agents que compte la Métropole (dont 185 de droit privé). Depuis plusieurs années, la CFDT se place en tête de l’échiquier syndical, devant la CGT. L’équipe réactive son blog, sur lequel elle poste de nombreuses informations relatives au Covid. « Comme il était exclu de tenir nos permanences physiques, nous avons aussi proposé la possibilité de nous joindre par mail. Et d’organiser des rendez-vous téléphoniques, si besoin », explique Boris. La liste des numéros de portables des membres de la section figure d’ailleurs en bonne place sur le blog. Un lien important, surtout dans une période qui génère parfois beaucoup d’anxiété de la part des personnels.
Une bonne communication
Le cap, la section l’a également gardé en maintenant un dialogue social constructif. « Par chance, nous avions déjà une bonne qualité de dialogue social avec la direction à l’échelle de la Métropole. Les syndicats sont associés et écoutés. Je crois que la direction a compris l’importance de ce que nous pouvions rapporter des remontées du terrain, du fait de notre proximité avec les agents. Et elle en tient compte », reconnaît Mickaël Évreux, responsable du développement et de la communication pour la section et membre du CHSCT. Pendant toute la durée de la crise, ce ne sont pas moins de deux réunions de CSE et de CHSCT par semaine qui sont organisées, en visioconférence, avec la direction. « On avait même encore plus de contacts avec elle qu’habituellement », indique l’équipe CFDT. Les membres de la section CFDT en sont également persuadés : les deux dernières crises majeures qu’a dû affronter la Métropole (les gilets jaunes et l’incendie de l’usine Lubrizol, en septembre 2019) leur ont « permis d’apprendre de [leurs] erreurs ». « Très clairement, notamment en matière de communication, il n’y a pas eu les mêmes couacs. Là, nous avons vu une gestion de crise coordonnée de manière beaucoup plus pertinente. Globalement, la Métropole a été au rendez-vous », indique Ingrid Ioannidis. Dès les premiers jours du confinement, les consignes de sécurité ont été données – et les moyens qui vont avec – pour que les agents qui ont continué à travailler, à l’instar des ripeurs, puissent le faire dans les meilleures conditions possibles. Ce que confirme le ripeur William Bouyagi : « La hiérarchie a fait le maximum pour qu’on puisse travailler dans de bonnes conditions de sécurité. On a tout de suite eu des gants, du gel et des lingettes. » Certes, pendant une quinzaine de jours, « nous étions trois dans le camion : le chauffeur et deux ripeurs. Mais, rapidement, la direction a pu récupérer des véhicules de service : on n’était plus que deux dans la cabine et le troisième suivait en voiture ». Lorsqu’il a été question d’anticiper le déconfinement, la Métropole s’est chargée de commander 500 000 masques lavables, qui ont été distribués aux habitants des 71 communes composant l’agglomération rouennaise.
La CFDT négocie une prime
Outre les aspects sanitaires et de sécurité des personnels, l’équipe CFDT a continué à négocier en vue de faire reconnaître l’implication des agents pendant toute la période de confinement. C’est ainsi qu’une prime de 20 euros par jour de présence sur le terrain a été attribuée à tous les agents qui ont pris des risques pour assurer la continuité des services (ramassages des ordures ou assainissement). La section a également pris une position courageuse et responsable (elle aura été la seule organisation syndicale à le faire) en signant un accord qui impose à tous les agents de prendre cinq jours de congés pendant la durée du confinement. « Cela nous semblait une position juste, en solidarité avec nos collègues qui ont continué à être sur le terrain, mais aussi par rapport à notre employeur », explique Ingrid Ioannidis. Dans cette période complexe, qui a imposé de nouvelles méthodes de travail, les élus CFDT n’ont vraiment pas démérité. On peut d’autant plus saluer leur action qu’eux-mêmes, en télétravail, et certains avec des enfants à la maison, étaient parfois extrêmement sollicités dans le cadre de leur travail. Comme Christian Leclerc, membre de la section, qui travaille au service prévention et qui, à ce poste, a été en première ligne pour préparer la reprise de l’activité des agents de la Métropole. Ou comme Fanny Mobas-Mangane, chargée de l’action culturelle et des manifestations, qui a dû gérer en urgence tous les aspects liés aux annulations de festivals et autres événements culturels qui devaient se tenir dès ce printemps. Malgré la tempête du Covid, l’équipe a bien su faire front. Dans cette période si particulière, elle a réaffirmé l’importance du dialogue social.